Cette exposition a eu lieu dans la Salle des pas perdus de l'ancien palais du parlement de Grenoble. Elle est le résultat des recherches de l'historien Tal Bruttmann sur les politiques d'isolement et de pillage subies par la société juive pendant le régime politique de Vichy, entre 1940 et 1941, sous le nom « d'aryanisation économique ».
Le client souhaitait exposer les documents historiques témoignant de ces événements, mais il y avait trop d'informations et les documents étaient monotones. Notre proposition consistait à reproduire ces documents, évitant ainsi les coûts de conservation des originaux, et à centrer la conception de la muséographie sur l'expérience de la déportation. Pour ce faire, quatre boîtes ont été disposées au rez-de-chaussée, en forme de disques durs primitifs ou de conteneurs destinés à indiquer l'importance de la mémoire et de la remémoration. Des reproductions de photographies et de documents personnels et officiels ont été placées à l'intérieur. Les seules pièces originales exposées étaient une copie de la Torah et un volume de Mein Kampf, qui leur conféraient un symbolisme particulier.
Au dernier étage, on explique comment les biens des Juifs ont été pillés et comment cela a marqué le début d'un voyage vers les camps de concentration. Il y a deux pièces principales dans cette zone. La première est une installation qui recrée l'atmosphère du pillage et vise à susciter l'empathie chez les visiteurs : l'intérieur d'une maison vide, où l'on peut encore voir les contours des objets qui remplissaient les murs en arrière-plan. Pour souligner le caractère scénographique de cette pièce, elle a été construite à environ 50 cm au-dessus du niveau du sol. Chaque fois que quelqu'un ouvrait et fermait la porte d'entrée, toute la structure tremblait. De l'extérieur, cette pièce rappelle à nouveau l'emballage, une esthétique qui apparaît dans toute l'exposition.
Après avoir traversé une zone reproduisant des images de la Seconde Guerre mondiale, nous arrivons à la fin de l'exposition avec une autre installation qui contraste avec la pièce initiale. Ici, nous trouvons une boîte noire inaccessible, bien que nous puissions voir à l'intérieur à travers les fissures. À l'intérieur se trouvent les portraits qui ont été enlevés des murs dans la pièce précédente - des photographies de personnes réelles qui ont subi cette saisie violente. C'est un mémorial, un espace où les vivants ne peuvent pas entrer, et son message principal est que non seulement leurs maisons et leurs biens ont été pillés, mais aussi leur vie. Seul un petit pourcentage de familles juives, après la guerre, a récupéré ses biens. La plupart ne les ont jamais réclamés.
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Prix: Prix de la mémoire, B’Nai B’Rith, France 2010
Date d’ouverture au public : 2010
Institution à l’origine du projet : Musée de la Résistance et la Déportation de l’Isère
Lieu : Grenoble, France
© Photographies : Musée de la Résistance et de la Déportation à Grenoble, Ignasi Cristià SL
© Dessins : Ignasi Cristià i Garcia
